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Toutes les blessures des sportifs ne proviennent pas des pieds, mais il s’avère cependant que la majorité des sportifs atteints de problèmes musculaires et ligamentaires présentent une anomalie (même minime) des appuis ou des axes podaux jambières. Etienne Zingle, Podologiste-Orthopédiste du Sport, nous aide à décrypter ce phénomène dans le cyclisme sur route.

La « médecine du sport » est un domaine très complexe dans lequel intervient différents praticiens qui ont chacun leur domaine de compétence : médecin traitant, médecin du sport, dentiste, ophtalmologue, nutritionniste, kinésithérapeute, ostéopathe, podologue, orthopédiste et coach/entraineur.

Pourtant, nous (sportifs) sommes nombreux à traiter le problème à l’envers. C'est-à-dire à consulter ces experts une fois que la douleur est déjà présente. Dans bien des cas, celle-ci aurait pourtant pu être anticipée/évitée grâce à un examen préalable et un meilleur suivi.

Dans le cas du cyclisme, il existe 3 points de contact entre le coureur et son vélo : le cintre, la selle et les pédales. L’importance d’un bon maintien au niveau du pied est donc primordiale.

Sur le vélo, le cycliste réalise un mouvement exclusif et répétitif de flexion/extension à raison d’environ 80 tours de pédalier par minute (rpm). Son appui est très important et surtout très localisé, puisqu’il se situe presque uniquement sur la cale-pédale, c’est-à-dire au niveau des têtes métatarsiennes.

Etienne Zingle, Podologiste-Orthopédiste du Sport, nous a reçu dans son chalet sur les hauteurs de la Vallée de Munster pour nous aider à comprendre l’importance d’une bonne chaussure et son influence sur les chaines musculaires.

Quels sont les principales raisons qui poussent un sportif à consulter un Podologiste-Orthopédiste du Sport ?

Les sportifs savent encaisser la douleur. Bien souvent ils consultent donc trop tard, c'est-à-dire après avoir obligé leur corps et leurs muscles à compenser durant plusieurs semaines. Le travail du Podologiste-Orthopédiste consiste alors à les aider à rétablir les différentes tensions de leurs chaînes musculaires.

Avec Nicolas Lau (ndlr. : pilote professionnel d’Enduro VTT au sein du Cube Action Team), c’est heureusement tout l’inverse. Nous nous sommes rencontrés avant l’apparition de tout traumatisme, simplement dans le but d’affiner encore un peu plus son agilité et ses performances sur le vélo. À son niveau nous travaillons uniquement sur des petits détails.

Etienne Zingle explique à notre pilote Nicolas Lau (Cube Action Team) l'influence du pied sur les chaînes musculaires.

Mais d’une manière plus générale, l’expertise d’un Podologiste-Orthopédiste du Sport permet de corriger certains troubles, d’obtenir un meilleur confort dans la chaussure, de réduire la fatigue musculaire, de moins solliciter certaines parties de l’organisme, de réaliser de meilleures performances, de réduire les douleurs dorsales, etc.

Quelle est la principale qualité d’une bonne chaussure de cyclisme sur route ?

Avant de parler de l’aspect technique d’une chaussure dite de route, il est important de souligner qu’environ 50 % des sportifs (voir de population en général), portent des chaussures trop grandes/larges. « Plus confortables » à court terme, elles obligent cependant le corps à compenser et créées des déséquilibres musculaires.

La principale qualité d’une chaussure ne vient donc pas de sa « technicité », mais plus de la manière dont celle-ci sied au pied. Essayer la chaussure fermée et en action est donc indispensable.

Une chaussure large est très (voir trop) confortable, mais manque de tenue au niveau de l’arrière pied. Le mouvement du pied dans la chaussure ainsi créé entraine une perte d’appui et oblige les muscles à se contracter pour compenser. C’est ce qui provoque souvent l’apparition de douleurs musculaires et de problèmes tendineux, notamment au niveau du tendon d’Achille.

Le pied est comme un navire dont l’arrière serait le gouvernail. Il est guidé par l’arrière.

Une chaussure dont l’emboitage est étroit et qui présente une collerette qui enveloppe l’arrière du pied apporte un meilleur maintien, évite les pressions sur le tendon d’Achille et permet de garder le pied dans l’axe. Plus la chaussure est près du pied, plus celle-ci est précise et performante.

Chaussure rigide ou souple ?

Le degré de rigidité de la chaussure doit rester proportionnel à l’utilisation qui en est faite. Les besoins d’un coureur du Tour de France ne sont pas ceux d’un cyclo sportif, qui ne sont pas ceux d’un cycliste débutant.

La rigidité de la chaussure est fonction des matériaux utilisés. Plus le matériel utilisé pour la semelle de la chaussure est dur (carbone), plus la chaussure est rigide et plus celle-ci est performante.

A l’inverse d’une chaussure de route, une chaussure d’Enduro VTT par exemple, comme celle que porte Nicolas Lau, doit être plus souple pour permettre au pied de l’aider à s’équilibrer en descente et à diriger le vélo dans les courbes.

Chaussure avec ou sans cambrure ?

Si la question peut paraitre anodine, la réponse est en fait bien plus complexe !
La bonne cambrure d’une chaussure dépend de la forme du pied. Et pour déterminer la forme du pied (pied à voute plantaire haute, medium ou basse), il est indispensable de réaliser un examen clinique (analyse posturale, analyse statique et dynamique du pied en charge, analyse du pied en décharge).

Une fois les chaines musculaires dominantes identifiées, il est alors possible de déterminer la bonne cambrure.

Mais la réalisation d’une semelle par un Podologiste-Orthopédiste reste vivement recommandée. Elle stabilise avec justesse le médio pied et permet une meilleure répartition des charges et des appuis dans la chaussure.

Outre un meilleur confort, l'ajout d'une semelle permet de réduire la fatigue musculaire et donc d'améliorer les performances.

Dans le cas de l’Enduro VTT et de la Descente, on privilégie une chaussure plate (sans cambrure), car l’appui du pied doit être maximal sur toute sa surface pour un meilleur équilibre.

Fermeture à scratch ou BOA ?

Etonnamment lorsque l’on parle du maintien du pied dans la chaussure, on pense immédiatement au système de fermeture (lacets, scratch ou BOA). Pourtant le pied est avant tout tenu par le dessous ! D’où l’importance de porter une chaussure qui sied au pied, comme nous l’avons vu précédemment.

Encore une fois, l’apport d’une semelle réalisée par un Podologiste-Orthopédiste permet une meilleure tenue du pied. Il est ainsi possible d’appliquer un serrage moins important au niveau du coup de pied et donc d’améliorer la circulation sanguine dans le pied.

Une chaussure trop grande/large oblige à serrer davantage pour immobiliser le pied, ce qui provoque très souvent des crampes.

Concernant le système de fermeture, le BOA reste à privilégier. Il enveloppe progressivement le pied, sans l’écraser.

Un bon maintien au niveau du coup de pied est également indispensable, car un effort important y est appliqué notamment lors d’une ascension (danseuse) ou d’un sprint.

La nouvelle chaussure Cube Road C:62 équipée du système de fermeture BOA sera disponible dès juillet 2016.

Une bonne ventilation est-elle indispensable ?

Indispensable pour la performance peut-être pas, mais pour le confort c’est indéniable ! Lors d’un effort, le corps produit de l’énergie ce qui se traduit par une augmentation de la température et de la sudation.

En permettant à l’air de pénétrer dans la chaussure, la ventilation rafraichit l’avant du pied, diminue l’apparition de la sudation, ce qui ralentit le flétrissement de la peau et donc la formation d’ampoules.

Quel est votre conseil pour effectuer un bon positionnent de la cale sous la chaussure ?

Mon premier conseil est de bien choisir sa chaussure et de consulter un Podologiste-Orthopédiste pour s’équiper d’une semelle si cela s’avère nécessaire. Une fois le pied bien positionné dans la chaussure, un réglage « classique » de la cale est souvent suffisant.

Le positionnement « longitudinal » (dans le sens de la longueur de la semelle) de la cale est fonction des métatarses :
- chaussure au pied, identifiez à l’aide d’un feutre ou d’un adhésif l’emplacement de la tête de votre premier métatarsien (“boule” juste en dessous de votre gros orteil).
- alignez ensuite ce repère avec celui matérialisé sur votre pédale et vissez. La cale est presque réglée.

Les métatarses doivent venir se positionner au niveau du repère présent sur la pédale.

Concernant le réglage latéral, il n’y a malheureusement pas de principe établi. Celui-ci dépend de la position de cycliste sur le vélo, de ses éventuelles pathologies, etc.

La société Morphologis propose par exemple un appareil, le ML Cleat®, validé par l’UCI, qui permet de définir avec précision le positionnement de la cale sous la chaussure. Certains vélocistes et Podologistes-Orthopédistes comme moi en possèdent.

Courbature, contracture, crampe… ces problèmes sont-ils liés à un mauvais positionnement du pied dans la chaussure ?

Une chaussure non adaptée au pied peut effectivement être une des raisons de l’apparition de ces problèmes, mais seul un examen clinique (analyse posturale, analyse statique et dynamique du pied en charge, analyse du pied en décharge) peut aider à le déterminer.
Dans ce cas, la réalisation d’une semelle par un Podologiste-Orthopédiste peut permettre de corriger la position du pied.

Mais bien souvent ces « douleurs » peuvent également avoir d’autres origines : musculaires (Ostéopathe), nutritionnels (Nutritionniste), visuels (Ophtalmologue), dentaires (Dentistes), etc.

Douleurs de l’avant pied : échauffement, fourmillement, crampe,.. comment les éviter ?

Tous les pieds sont différents. Il est donc difficile de tirer une généralité de ces pathologies.

Il convient tout d’abord de déterminer la fréquence de ces douleurs. A quel moment surviennent-elles ? Uniquement dans une certaine position (danseuse) ? Au bout de combien d’heures de selle ?

Un examen clinique (analyse posturale, analyse statique et dynamique du pied en charge, analyse du pied en décharge) permet ensuite d’en identifier avec précision l’origine.
Mais comme nous l’avons vu tout à l’heure, le pied est tenu par le bas et dirigé par l’arrière. Il est donc fréquent que le fit de la chaussure, son chaussant, soit mis en cause. Une chaussure non-adaptée oblige à serrer d’avantage et peut donc provoquer une suppression de l’avant pied. On parle d’hyper-appui.

Les problèmes d’avant pied peuvent également provenir d’un déséquilibre entre les forces ascendantes (résistance de la pédale) et les forces descendantes (action du pied sur la pédale).

Quels conseils supplémentaires donneriez-vous à nos lecteurs ?

Il ne faut pas négliger l’importance de la chaussette. Une chaussette fine permet d’être au plus près de la chaussure et donc d’en améliorer le fit.

Composées à 23 % de Polyamide Skinlife et à 77 % de Polyamide les chaussettes Cube sont idéales pour la pratique intensive du cyclisme.

Il existe aujourd’hui des chaussettes au tricotage spécifique et aux matériaux différents à l’avant pied et au talon pour une meilleure évacuation de la chaleur/sudation, un meilleur maintien du pied et d’avantage de confort.

Etienne Zingle
Podologiste-Orthopédiste du Sport
Semelles biomécaniques actives
Port. : 06 87 30 37 47
Etienne.zingle(@)free.fr

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